Les auditions des 27 commissaires proposés pour la nouvelle Commission européenne débuteront lundi à Bruxelles. Ces dernières semaines, ils ont déjà répondu par écrit à un grand nombre de questions des différentes commissions du Parlement européen.
Plusieurs jours ont été réservés aux discussions orales. L’intention est que la présidente Ursula von der Leyen puisse faire approuver sa deuxième Commission par l’ensemble du Parlement européen fin novembre.
Le calendrier serré utilisé par la présidente Von der Leyen est critiqué. Si les interrogateurs du Parlement européen ne sont pas satisfaits des réponses d'un candidat commissaire, les groupes politiques veulent garder la possibilité d'un deuxième interrogatoire.
Les critiques affirment que Von der Leyen tente d’empêcher cela avec un calendrier serré. Le Parlement européen ne peut pas censurer un ou quelques commissaires, mais - en cas de grande insatisfaction - il ne peut qu'empêcher l'installation de l'ensemble de la Commission.
Les auditions débuteront lundi soir avec le nouveau commissaire à l'agriculture et à l'alimentation proposé, le chrétien-démocrate luxembourgeois Christophe Hansen. Il devra trouver sa voie dans le débat de plus en plus polarisé sur la politique alimentaire.
Cependant, ses précédentes réponses écrites ont laissé de nombreux politiciens du EU bouche bée. Selon eux, Hansen met trop l'accent sur l'agriculture et pas assez sur les questions liées à l'alimentation : trop d'agriculteurs et trop peu d'assiette...
Hansen a réitéré son engagement la semaine dernière à fournir une vision globale pour l'agriculture et l'alimentation au cours de ses 100 premiers jours. Cette feuille de route remplacera idéalement la stratégie actuelle de la ferme à la table, mais il n’est pas clair dans quelle mesure Hansen maintiendra le Green Deal en vie.
Dans la réponse écrite de Hansen de 12 pages, l'industrie alimentaire n'a été mentionnée qu'une seule fois, et ce uniquement pour souligner le devoir de l'industrie de soutenir les revenus des agriculteurs.
Cette focalisation sur l’agriculture peut également refléter les tendances politiques récentes. Au cours des campagnes électorales européennes, les protestations des agriculteurs ont mis en lumière les problèmes agricoles, et le Parti populaire européen (PPE) de von der Leyen – dont Hansen est membre – s'est positionné comme le défenseur des agriculteurs.
Une question clé pour Hansen concerne les revenus des agriculteurs, qui, selon lui, sont affectés par « une position de négociation plus faible et un manque de transparence du marché ».
À cet égard, Hansen s'est engagé à renforcer le pouvoir de négociation des agriculteurs afin de réduire le risque d'être contraints de vendre leurs produits en dessous du coût de production.
Cela comprend la révision de la directive sur les pratiques commerciales déloyales (PTU), adoptée il y a cinq ans mais encore largement non mise en œuvre, afin de remédier aux déséquilibres de pouvoir dans la chaîne d'approvisionnement alimentaire.