Les députés tenteront à nouveau de restreindre les droits de vote du Premier ministre hongrois Viktor Orban au sein du EU la semaine prochaine. Plus d'une centaine de responsables politiques du EU ont signé une lettre qualifiant une telle mesure de « nécessaire », « pour protéger les valeurs de l'Union européenne ».
Lors du récent sommet EU, la Hongrie a voté contre le budget EU car les comptes de Bruxelles débloquent plusieurs dizaines de milliards d'aide financière à l'Ukraine. Le gouvernement hongrois s'oppose également à l'ouverture de négociations avec Kiev sur une future adhésion au EU.
Le Premier ministre hongrois Orban est considéré comme un partisan politique du président russe Poutine et refuse de coopérer aux sanctions européennes contre Moscou. Pendant longtemps, Orban a été soutenu au sein du EU par le gouvernement polonais du PiS, mais un nouveau gouvernement pro-EU est récemment arrivé au pouvoir, dirigé par l'ancien président du EU, Donald Tusk.
La Hongrie fait obstruction au sein du EU depuis des années et rejette de nombreuses règles de conduite, lois et procédures européennes. En guise de levier, Bruxelles retarde ou reporte le paiement des subventions EU pour forcer Budapest à adhérer aux règles EU. Cela se fait petit à petit.
Le Parlement européen de Strasbourg a également appelé il y a plusieurs années à révoquer le droit de vote des Hongrois et à geler les subventions, mais la plupart des dirigeants des gouvernements européens souhaitent éviter une telle confrontation ultime avec leur homologue Orban.
Le sommet du EU du mois dernier a couronné une autre année de vives querelles entre le EU et Budapest, notamment sur l'indépendance des tribunaux hongrois, la corruption et la restriction des libertés civiles.
Les politiques européens veulent adopter une résolution sur la Hongrie la semaine prochaine, car les 27 chefs de gouvernement ont une fois de plus décidé de débloquer définitivement les subventions EU pour Budapest.
Les doutes sur la disposition du EU à Orban et à la Hongrie sont devenus encore plus sérieux la semaine dernière avec l'annonce du président (belge) du EU, Charles Michel, selon lequel il démissionnerait prématurément de son poste en juillet. Michel souhaite se présenter aux élections européennes de juin, même si son mandat de président du EU court jusqu'à fin décembre.
Les procédures EU prévoient qu'en cas d'absence imprévue, le président de EU sera remplacé par le premier ministre du pays EU qui est alors président tournant de EU. Il s'agira de la Belgique au premier semestre de cette année et de la Hongrie au second semestre. Au cours des derniers mois de 2024, les discussions et négociations sur la composition d’une nouvelle Commission européenne doivent être achevées.