Les agriculteurs allemands veulent échanger du diesel bon marché contre des coûts inférieurs

 L'association des agriculteurs allemands DBV n'adhère plus à l'exigence d'une application complète du diesel agricole bon marché contesté, si Berlin indemnise les agriculteurs par d'autres moyens. Les protestations contre l'éventuelle suppression du diesel bon marché ont marqué le début d'une vaste protestation des agriculteurs allemands le mois dernier.

Ces dernières semaines, les trois factions de la coalition allemande (SPD, Verts et FDP) ont fait plusieurs concessions aux agriculteurs allemands, comme par exemple étaler l'abolition sur plusieurs années au lieu d'un seul coup l'année prochaine. Le syndicat des agriculteurs a longtemps été favorable à une « application totale » de la législation, mais il est désormais prêt à accepter d'autres compensations en échange. 

Avec cet affaiblissement, l'association des agriculteurs partage le plaidoyer que les seize Länder allemands ont soumis la semaine dernière au ministre BMEL, Cem Özdemir. Les gouvernements des Länder, issus de différents partis politiques, souhaitent améliorer les revenus des agriculteurs allemands en réduisant les coûts et les charges administratives.

« Nos entreprises sont submergées par la bureaucratie. Cet effort prend beaucoup de temps et donc d'argent", a critiqué le président de l'association Joachim Rukwied. Plusieurs organisations agricoles régionales critiquent l'abandon du diesel bon marché, mais d'autres parlent d'une opportunité de percée dans les difficiles négociations sur le budget agricole allemand. 

Toutefois, aucun montant n’est encore discuté. Cela est nécessaire car les résultats doivent être intégrés dans le plan d'austérité que la « coalition des feux tricolores » allemande doit décider ce printemps.

Le ministre Özdemir a déclaré qu'il soumettrait les propositions des Länder et de la DBV à la consultation agricole du comité d'avenir de Borchert le 22 mars. Entre autres choses, il faudra (à nouveau) discuter d'une hausse des prix alimentaires ou d'impôts plus élevés afin de cofinancer la conversion des écuries dans l'élevage allemand.

La réduction de la charge de travail et des charges désormais annoncée en Allemagne coïncide avec des décisions similaires au sein du EU sur l'assouplissement des règles de la politique agricole européenne. Bruxelles veut répondre aux protestations des agriculteurs dans de nombreux pays EU. Ce sujet sera discuté mardi en commission de l'agriculture du Parlement européen, puis une semaine plus tard par les 27 ministres LNV.