La Cour européenne de justice a statué que la réouverture de la chasse au loup dans la région espagnole de Castille et León est contraire à la directive européenne sur les habitats. La décision de 2019 autorisant l’abattage de plusieurs centaines de loups par an ne devrait pas être mise en pratique. Il y a quelques semaines, les juges EU de Luxembourg ont rendu une décision similaire concernant les projets du canton autrichien du Tyrol.
Castille-et-León est une région abritant l'une des plus grandes populations de loups d'Europe. La décision espagnole de l'époque s'était heurtée à l'opposition des organisations de protection de la nature et de l'environnement, qui affirmaient que l'abattage des loups constituait une menace sérieuse pour l'espèce, déjà soumise à la pression de la perte d'habitat et de la chasse illégale.
Selon la directive européenne sur les habitats, tuer un loup n'est autorisé que dans des cas exceptionnels. La Cour a jugé que les autorités espagnoles n'avaient pas fourni de preuves suffisantes démontrant que la chasse était nécessaire pour éviter des dommages au bétail. Il existe des mesures alternatives, moins intrusives, telles que l'utilisation de chiens de berger et de clôtures renforcées, qui n'ont pas été suffisamment envisagées ou mises en œuvre.
Cette décision constitue une victoire importante pour les défenseurs des droits des animaux. La Cour a également souligné dans cette affaire que les intérêts économiques, tels que ceux du secteur agricole, ne l'emportent pas sur la nécessité de protéger la biodiversité. Le gouvernement espagnol doit désormais revoir ses politiques et garantir que la protection des loups est conforme à la législation EU.
La décision de la Cour pourrait également avoir des implications pour d'autres pays EU où la protection des loups et autres grands carnivores est un point de discorde. Cette décision fait suite à une décision similaire sur la chasse au loup dans le Tyrol, en Autriche, où la Cour a également jugé que les projets visant à abattre les loups étaient contraires aux règles européennes.
La Commission européenne, dirigée par Ursula von der Leyen, a souligné à plusieurs reprises que la protection de la biodiversité était l’une des priorités clés du Green Deal européen. Les groupes environnementaux ont salué les arrêts de la Cour, les considérant comme une étape importante vers une meilleure protection de la faune sauvage en Europe.