Après une bataille juridique de plusieurs mois, l'ancien Premier ministre catalan Carles Puigdemont et l'eurodéputé Toni Comin ont pris place au Parlement européen à Strasbourg. A leur arrivée, Puigdemont a critiqué l'absence du politicien catalan Oriol Junqueras emprisonné en Espagne. "L'Espagne ne respecte plus l'état de droit", a-t-il déclaré.
"Si l'Union européenne était vraiment un espace de libertés et de droits, alors Oriol Junqueras serait parmi nous aujourd'hui. Il a les mêmes droits que nous. Il a obtenu un million de voix aux élections européennes de mai, a déclaré Puigdemont lors d'une conférence de presse au Parlement européen à Strasbourg sur le sort de son ancien vice-Premier ministre catalan.
Après le référendum sur l'indépendance catalane de 2017, Puigdemont et Comin ont fui en Belgique pour échapper à la cour espagnole. Junqueras est resté en Espagne et a été condamné à treize ans de prison en octobre dernier pour incitation et détournement de fonds. Cette sentence a été confirmée en appel la semaine dernière.
Junqueras, Puigdemont et Toni Comin ont été élus députés européens en mai de l'année dernière, mais ils n'ont pas pu prendre place car l'Espagne a exigé qu'ils prêtent allégeance à la constitution espagnole dans leur propre pays. En décembre, cependant, la Cour européenne de justice a statué que les trois Catalans jouissaient de l'immunité parlementaire dès le jour de leur élection.
Le président David Sassoli a confirmé que Puigdemont et Comin avaient été admis au Parlement européen, mais que le mandat de Junqueras avait pris fin le 3 janvier. Cela s'est produit après que la commission électorale espagnole eut retiré son mandat ce jour-là. La Cour suprême a confirmé cette décision quelques jours plus tard.
Sassoli a réitéré qu'il n'a suivi les règles juridiques qu'en décidant de Junqueras. Ils déclarent que le Parlement européen doit tenir compte sans délai des décisions finales des autorités nationales. Jusqu'à présent, cela n'a pas donné lieu à un débat brûlant au Parlement. Le président du Parlement a ignoré toutes les questions d'intervention.
On ne peut exclure la possibilité qu'il y ait toujours un "débat politique" sur cette "question juridique", car la commission juridique du Parlement européen doit ratifier la décision de suspension du président Sassoli. Ce comité peut prendre des décisions à la majorité simple. Il est également à prévoir que la révocation du mandat sera soumise à la Cour de justice des Communautés européennes.
Les critiques estiment que les autorités européennes et le Parlement européen auraient dû être en mesure de défendre un peu plus fermement l'inviolabilité des élus européens. Ils pensent que Sassoli se cache très facilement derrière les règles légales.