La Bulgarie se rendra à nouveau aux urnes ce dimanche pour tenter de sortir de l'impasse politique dans laquelle le pays se trouve depuis trois ans. Il s'agit des sixièmes élections en moins de trois ans.
Depuis 2020, la Bulgarie est en proie à une instabilité politique, principalement due à la corruption et au copinage. Ces troubles ont entraîné la démission récente du Premier ministre Boïko Borisov à la suite de manifestations massives.
Lors de ces élections, le parti GERB du Premier ministre Borissov apparaît à nouveau comme un concurrent majeur, même s'il restera probablement difficile de trouver des partenaires de coalition stables par la suite. Parallèlement, le parti d’extrême droite Vazrazhdane, qui adopte une position ultranationaliste et pro-russe, bénéficie d’un soutien croissant.
Le paysage politique bulgare reste divisé par la tension entre les sentiments pro-occidentaux et pro-russes, créant un électorat fragmenté. Même si le GERB et Vazrazhdane pourraient potentiellement former une coalition, l’influence de facteurs géopolitiques externes joue également un rôle.
Vazrazhdane, dirigé par l'homme d'affaires pro-russe Kostadin Kostadinov, a récemment obtenu un succès en introduisant une loi interdisant la promotion LGBTQ, similaire à une législation russe similaire. Cette position ferme sur les questions culturelles et migratoires a valu à ce parti une faveur supplémentaire auprès des électeurs.
Les observateurs électoraux craignent que les choses ne se passent en Bulgarie comme en Géorgie et plus tôt en Slovaquie, où les partis favorables à Moscou se sont opposés à une politique trop pro-EU.
La Bulgarie est membre de l'Union européenne depuis 2007, mais l'instabilité politique et les liens étroits soupçonnés entre des hommes politiques corrompus et des hommes d'affaires présumés posent de nombreux obstacles à l'intégration européenne. Lors des dernières élections, seuls 34 pour cent des électeurs ont participé.
Cette apathie populaire fait qu’il est difficile pour les responsables politiques d’instaurer la confiance et de mettre en œuvre les réformes tant attendues, notamment la transition vers l’euro. La Bulgarie souhaitait initialement rejoindre la zone euro l’année prochaine, mais le processus a été retardé par l’instabilité politique. Il existe également des réserves parmi les pays EU quant à l'admission de la Bulgarie dans l'espace de libre circulation Schengen.