La Suisse souhaite renégocier avec l’Union européenne pour sortir de l’impasse dans laquelle se trouve l’accord commercial. L'initiative renouvelée fait suite au rejet par le gouvernement suisse d'un accord de négociation antérieur en 2021. Berne appelle désormais à l'urgence pour éviter que les négociations ne s'enlisent sous l'égide d'une nouvelle Commission européenne qui entrera en fonction à la fin de cette année.
Le gouvernement suisse a exprimé son soutien à la reprise des négociations. Cette décision vise à donner un nouvel élan aux relations entre la Suisse et le EU. La Suisse affirme que l'accès mutuel sans restriction au marché EU est la pierre angulaire du plan.
En tant que pays non EU, la Suisse entretient de nombreuses formes de coopération avec l’Union européenne. Par exemple, elle fait partie de l’Espace économique européen (EEE) où Bruxelles a conclu toutes sortes de contrats commerciaux avec d’autres pays européens non EU. La Suisse suit la plupart des règles européennes en matière d’alimentation, de climat, d’environnement et de commerce. Cette construction signifie que la politique agricole n'a pas été « transférée », mais le Parlement suisse a encore beaucoup à dire à ce sujet. En conséquence, les agriculteurs suisses en colère ne peuvent pas toujours présenter Bruxelles comme le principal coupable.
Il y a trois ans, Bruxelles a mis à jour tous ces traités pour inclure les dernières normes EU, non seulement sur l'environnement et le climat ou l'agriculture et l'alimentation, mais aussi sur des questions telles que les droits du travail, le salaire minimum, les déchets et les emballages.
La Suisse, riche et neutre, connaît depuis longtemps une forte résistance de la part des partis politiques, des syndicats et de l’industrie à une intégration plus étroite avec le EU. Les défenseurs affirment que le pays ne peut pas espérer simplement en tirer profit sans faire lui-même des concessions.
Le point délicat à l’époque était que les entreprises (suisses) n’étaient pas autorisées à interdire les travailleurs étrangers EU pour protéger leur propre emploi.
Le rejet de l'accord de négociation il y a trois ans a conduit à des relations quelque peu tendues entre Bruxelles et Bernl. La Suisse craignait que le peuple ne le rejette lors d'un référendum. L'initiative de la Suisse de reprendre les négociations avec le EU est cette fois largement soutenue, selon de récents sondages.
Le ministre des Affaires étrangères, Ignazio Cassis, a annoncé que les négociations avec le EU débuteraient ce mois-ci. Il est prévu que la présidente fédérale Viola Amherd se rende à Bruxelles à la mi-mars. Avec la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, elle devrait ouvrir les négociations qui mettront enfin un terme tant attendu à la crise relationnelle entre la Suisse et le EU.